Champagne berrichonne
Le voyageur qui se rend pour la première fois en train de Paris à Châteauroux, deuxième ville de la Champagne berrichonne ( 42800 ha), longera pendant plus de 15 km un drôle d’ouvrage : le chemin de béton parfaitement rectiligne de l’Aérotrain de l’ingénieur Bertin. Un projet qui n’a jamais vu le jour puisqu’on lui aura préféré le TGV, mais un ouvrage qui lui donnera un avant-gout de la topographie du terroir qu’il va rejoindre : de vastes plaines céréalières et de temps à autre des villages bien tranquilles, loin de tout !
Une contribution est en cours de modération sur cette fiche !
Contribuez à la fiche de la Champagne berrichonne
A l’approche de Châteauroux une autre surprise attend l’automobiliste non averti. De gros avions volant en rase mottes disparaissent soudainement derrières de rares collines dont l’élévation ne dépasse pas quelques dizaines de mètres au-dessus du niveau de la mer. Alors qu’il s’attend à voir un gros panache de fumée consécutif à un crash aérien, il découvre l’aéroport de Déols hérité de la présence militaire américaine après la Seconde Guerre mondiale. Le film Châteauroux District réalisé par Philippe Charigot et sorti en 1987 vous en dira plus. ll accueille de nos jours le fret et la formation de pilotes. Deux autres villes constituent les pôles d’attraction urbains de ce terroir, Issoudun et Bourges qui peut être considérée comme la capitale de l'ancienne province du Berry dont elle partage l'étymologie "du nom du peuple celte des Bituriges".
Bourges est bien sûre célèbre pour son festival printanier de la chanson française...et ses spécialités du terroir : Curnonsky y notera les dindons, les rognons de mouton à la mode de Bourges, les pains d’épices, les pralines, Forestines, sucres d’orge et liqueurs. À Châteauroux, l’andouille de Déols, le fromage de chèvre, les Lichourneries du Berry (bonbons au miel), le chocolat, la bière. Et à Issoudun le clafoutis, les croquets, les Princesses berrichonnes (pâte d’amande fourrée) et le massepain.
A Vatan il gouta l’incontournable pâté de Pâques, pâté de viande en croûte agrémenté d’œufs durs, dont la première recette daterait de 1889. La présence d’œufs renvoie à la tradition ancienne qui associe les œufs, symboles de la naissance, à la fête de Pâques. CQFD… Ce met est aujourd’hui l’emblème gastronomique des terroirs qui composent l'ancienne province du Berry.
Côté élevage, citons, la poule noire du Berry ou « Noire du Berry », race apparue dans les années 20 qui a faillit disparaître et qui a été relancée dans les années 1990. On la trouve (entre autre) sur le marché à la volaille de Saint-Aout, dans le terroir voisin du Boischaut-Sud.
Du côté des fromages, ce terroir compte plusieurs aires AOP comme le Crottin de Chavignol, ou le Valençay ; tous deux issus de lait de chèvre. Curnonsky avait aussi remarqué les « Petits Levroux », toujours de chèvre.
Et pour conclure avec une note sucrée, l’amateur ne manquera pas d’inscrire au menu une part de poirat du Berry, gâteau aux poires, dont on dit que la romancière Georges Sand en raffolait, dans son château de Nohant-Vic à une trentaine de kilomètres au sud-est de Châteauroux.
La Champagne berrichonne compte dans son périmètre un certains nombre de communes qui font partie des aires d'appellation suivantes : agneau du Limousin, volailles d’Auvergne, volailles de l’Orléanais, volailles du Berry, agneau du Bourbonnais, bœuf charolais du Bourbonnais, charolais de Bourgogne, lentilles vertes du Berry.