Truffe d'Alsace
Champignons
Dans « Le Trésor Gastronomique de la France, répertoire des spécialités gourmandes des 32 provinces » de Curnonski et A. de Croze, trois villages alsaciens du Bas-Rhin sont cités comme étant des producteurs de truffe dans les années 1920 : Hindisheim, Limersheim et Lipsheim, toutes trois adjacentes, dans un mouchoir de poche au sud-ouest de Strasbourg. La légende, et comme on sait le terroir est un berceau de légendes, veut que Louis XIV s’approvisionnât en Alsace via son ministre de la guerre, Louvois qui aurait cherché ses truffes à Sainte Marie aux Mines, ville de richesses sous-terraines, décidemment !
La Truffe d'Alsace, un produit du Kochersberg !
Kochersberg
La Truffe d’Alsace, un cercle d’une trentaine de passionnés de trufficulture s’est constitué en association en janvier 2019. Elle est basée à Eguisheim et adhérente à l’association des trufficulteurs du Grand Est. Autour du président Bernard Vonflie (de Munchouse, dans le Ried du Haut-Rhin) et de Pierre Saam de Willgotheim (Kochersberg) l’un de ses membres les plus actifs, les adhérents, simples amateurs ou déjà très impliqués dans un réel projet économique, sont originaires d’un peu partout en Alsace avec toutefois une forte représentation de la Hardt et du Sundgau… Mais aucun du triangle de Hindisheim-Limersheim-Lipsheim que recouvrent aujourd’hui les champs de maïs et de choux à choucroute et qui pourtant devraient s’y prêter, s’il l’on lit Curnonsky !
L’association se réunit régulièrement sur l’exploitation pilote de Pierre Saam à Willgotheim, dans le Kochersberg. Celle-ci compte à ce jour 300 arbres truffiers mycorhizés (dont le champignon a été inoculé dans les racines). ce sont principalement des chênes, des charmes et des noisetiers originaires des pépinières Naudet, dans le Châtillonnais plantés en 2018. 800 autres emplacements sont d’ores et déjà marqués à flanc de colline pour accueillir la suite des plantations. Et tout y est prévu : un puit pour l’arrosage, des noyers dont le réseau racinaire crée une barrière entre les deux variétés de truffes, et même les perchoirs à rapaces pour qu’ils puissent se régaler des mulots gourmands. C’est donc qu’on croit très fortement à la résurrection du diamant noir en Alsace ! Les deux variétés visées sont la truffe de Bourgogne (tuber uncinatum) qui aime beaucoup l’eau à la fine odeur de caramel et la melanosporum (truffe du Périgord, plus lisse) qui supporte mieux la sécheresse.
À suivre …