Avesnois

Lors de leurs pérégrinations gastronomiques dans ce pays de bocage et d’élevage traversé de nombreuses rivières, comme la Sambre ou l’Helpe, Curnonsky et de Croze s’étaient régalés de truites et d’écrevisses avant de conclure leur repas avec un morceau de maroilles. Nous laisserons à nos ambassadeurs locaux le soin de nous confirmer si ces rivières et leurs affluents ou confluents regorgent encore toujours de ces trésors de nos jours.

Concentrons-nous sur ce qui fait la réputation de ce terroir à côté de ses productions maraichères comme les endives, ses fromages.

Le seul à bénéficier d’une AOP est le Maroilles ou Marolles. On y produit de nombreuses variantes qui se rapprochent du maroilles, comme les boulettes d’Avesnes, le cœur d’Avesne, de Lille ou d’Arras (spécial Saint Valentin !), le Dauphin (aux dénominations multiples), le Vieux Lille,… Ces produits du terroir avec leur histoire côtoient des créations plus récentes comme celles de la Ferme du Pont des Loups à Saint-Aubin aux noms savoureux comme le T’chiot biloute original avec ses variantes au cidre ou à la bière, le Chaud Biloute, le Bienfait, Le Rollot, le Rouchi à l’échalotte…

À Fourmies, la Ferme du Pont de Sains produit un Sorbais (nom d'une commune du Thiérache) que l’on retrouve aussi par ailleurs sous la dénomination Monceau.

Le lycée agricole du Quesnoy produit le pavé bleu, un fromage issu du lait des vaches laitières Bleue du Nord, ou Bleu Mixte, dont l’aspect rappelle les pavés en pierre bleue, caractéristiques de la province du Hainaut et du Nord de la France, berceau d’origine de la Bleue Mixte.

Et quand on a sous la main un fromage aussi savoureux, embaumant, fleuri…que le maroilles, il n’y a que l’imagination et l’inspiration (inspirer fort !!) qui puissent donner des limites aux créations culinaires qui le mettent à contribution. Ainsi parmi les spécialités gastronomiques de ce terroir de l’Avesnois on trouvera les tripes au maroilles, les œufs cocotte au maroilles , la tarte flamiche au maroilles (qui a sa propre confrérie) ou encore la goyère au maroilles.

En parcourant la campagne de l’Avesnois, vous y verrez nombre de pommiers, ce terroir est le premier producteur de pommes des Hauts de France aux noms d’espèces typiques de l’Avesnois et du Thiérache voisin : la Gosselet, la Reinette des Capucins, la Reinette de France, La Petit bon ente ou Petit bon pommier, la Court-Pendu Gris, La Lanscailler, la Marie Doudou, le Gueule de Mouton…entre autres.

Vous y croiserez aussi les bœufs de race blanc bleu belge. À Anor, près de Fourmies, vous y gouterez une recette de poisson à base de saumonette, d’oignons et de vinaigre, citrons et aromates, héritée de l’occupation espagnole au XVIème et XVIIème siècle, l’escavèche Anorienne. Cette spécialité était curieusement passée entre les mailles du filet de l’inventaire de Curnonsky et De Croze ! Comme les riboches, d’ailleurs, aujourd’hui incontournables des vitrines des pâtisseries de l’Avesnois.

À noter, enfin, que 18 communes de l’Avesnois bénéficie de l’aire d’appellation IGP « Volailles de la Champagne » qui s’étend quasiment de Bar-le-Duc à Arras et de Charleville-Mézières à la Ferté-Gaucher, aux portes de Paris.